dimanche 24 novembre 2013

Barabbas

Pour les hérétiques qui n'auraient pas eu de catéchisme à l'école (je sais qu'il y en a qui lisent mon blog, inutile de vous cacher), Barabbas est un personnage biblique qui apparaît dans le nouveau testament.
 Lorsque Ponce Plate propose à la foule de gracier un condamné, il leur donne le choix entre Jésus (le fils de Dieu) et Barabbas (le fils de.... on sait pas trop, son nom veut dire littéralement "le fils du père" ce qui ne nous dit pas grand chose sur qui il est).

Finalement la foule finit par choisir Barabbas plutôt que Jésus; condamnent un type bien et laissant en liberté un sale type (c'est à peu près comme ça qu'on me l'a présenté quand j'étais petit).

Barabbas selon les évangiles et tantôt, un révolutionnaire qui aurait mené une sédition contre l'autorité romaine, un brigand,  un meurtrier, ou un type qui venait juste regarder les lapidations avec sa mère (nan attendez, ça c'est Brian...).


Barabbas a probablement fait ce genre d'erreur aussi.

Les historiens semblent privilégier la piste d'un révolutionnaire qui se battait contre l’oppression romaine. En gros c'était un type probablement charismatique (plus que le fils de Dieu en tout cas, c'est pas rien !) mais qui n'était pas trop porté sur la résistance non violente à la Gandhi, un peu plus sur la rivoluzione à la Guevara.



A la base, dans les premiers écrits, Barabbas est présenté sous le prénom de "Jésus" (prénom courant à cette époque) , mais pour des raisons évidentes de risque de confusions, il fut renommé Barabbas, qui vient de l'araméen (la langue parlée dans "La passion du Christ" de Mel Gibson, et accessoirement, la langue parlée en Judée à l'époque de Jésus) <<bar>> "fils de" et <<abba>> "le père" (le "s" est un signe d'appartenance).

Je me demande si le fait que Jésus et Barabbas aient porté le même prénom, ait joué dans la libération de l'un plutôt que l'autre ?

 "Qui de Jésus ou de Jésus voulez-vous que je libère ?"

Quelle fâcheuse coïncidence quand même !


Ce passage a souvent servi à légitimer des actes antisémites en Europe, avec comme argument que les juifs avaient l'occasion de sauver le messie, mais ils ont préférés libérer un meurtrier.
En même temps, pendant très longtemps il ne fallait pas grand chose aux chrétiens pour justifier des pogroms contre les juifs. 
Si dans la bible, l'un d'eux s'était assis sur le paquet de chips de Jésus ça aurait probablement suffit pour justifier des persécutions !



"Putain mes chips !!!"

Et il n'en fallu pas plus pour légitimer les pogroms contre les descendants de Joachim...

Aujourd'hui, l'un des sens de lecture que l'on pourrait avoir de ce passage est que Barabbas est une autre figure de Jésus, pas celle aimante, tolérante, pleine d'amour et d'eau fraîche. Mais une figure plus guerrière, qui s'oppose de façon violente à l'oppression Romaine. Et la morale de cette parabole serait que les êtres humains (pas seulement les juifs) choisissent en général la voie de la violence, plutôt que celle du pacifisme.

Bon... c'est un peu cucul, mais si on m'avait présenté cette histoire sous cet angle, au moins j'aurais eu l'impression d'apprendre quelques chose !

En tout cas, j'espère que vous, vous aurez appris quelques chose à défaut d'avoir rigolé (désolé les blagues de cet article étaient encore plus mauvaises que d’habitude).

Sources, références, inspiration:

Radikalkritik
Interbible
"La passion du Christ" de Mel Gibson


samedi 29 juin 2013

L'Axolotl

Bon tout d'abord je m'excuse auprès des deux personnes qui suivent mon blog (moi et une personne que blogger localise aux Pays-Bas) pour les avoir inondés de posts récemment, le flot d'informations ces derniers mois sur ce blog ont dû être particulièrement éprouvant pour chacun d’entre vous... Blague à part, j'ai alterné grosses périodes de travail, et grosses périodes de flemme, ce qui explique que ce blog n'ait pas été alimenté depuis plusieurs mois.


Mais je me rattrape en vous proposant un article sur l'un des batraciens le plus mignon , j'ai nommé l'Axolotl !


La concurrence n'était pas très rude !

(je mets une image en lien, parce que mon dessin ne rend pas hommage à la "mignonnitude" de l'axolotl)
Axolotl Mignon

Urodèle (sous catégorie de batraciens) de la famille des Ambystomatidae, il est originaire du Mexique.
Son nom est d'origine nahuatl (groupe de langues parlées par plusieurs ethnies d’Amérique du nord et centrale), il est composé du mot <<atl>> qui signifie <<eau>> et du mot <<xolotl>> qui signifie <<chien>>.
Son nom vient aussi du dieu de la mort aztèque nommé Xolotl, qui aurait pris la forme d'un axolotl pour échapper à la mort lors de la création du cinquième soleil (ne me demandez pas quels sont les quatre autres, je n'en sais rien). 
Il était chez les Aztèques, un élément de base de leur alimentation. 
Mais comment pouvaient-ils manger un animal aussi mignon me direz-vous ?
Question à laquelle je répondrais par:

De compagnie ou en civet, tous les français aiment le lapin !

L'axolotl est un animal néoténique, en clair, il passe toute sa vie à l'état de larve, et ne passe à l'état adulte que dans de rares cas où le niveau de l'eau de son environnement est trop bas. C'est cette particularité qui a attiré le regard des scientifiques au 19ème siècle (et probablement quelques psychanalystes un peu timbrés).


"Vous ne voulez pas quitter le confort de l'utérus de votre mère, 
vous avez du mal à couper le cordon, et si vous voulez aller de l'avant, vous devez réaliser votre œdipe"

"Ma mère m'a pondu avec 300 de mes frères et sœurs, 
elle en a mangé une partie 
et les survivants ont dû s'entre-dévorer pour survivre, 
 comme façon de couper le cordon y a pas plus radical !"


Pour obtenir un axolotl adulte en captivité, il suffit de baisser le niveau d'eau de son bassin, tout en maintenant un haut niveau d'humidité dans le vivarium.
 L'axolotl à l'état larvaire possède deux yeux sans paupières, des branchies en forme de fougère et des petits poumons. Il vit exclusivement dans l'eau, et il peut également respirer par la peau.
A l'état d'adulte, ses branchies sont atrophiées, ses poumons sont développés, et il se déplace sur terre.

Pour la petite anecdote, c'est le professeur et zoologiste français Auguste Duméril  qui a découvert la forme adulte de l'axolotl, il fut très surpris de ne pas les retrouver dans leur vivarium, et d'avoir à la place, une espèce inconnue, proche de la salamandre.

"Mais c'est pas du tout le pokémon que j'avais capturé ça !"


Aujourd'hui, l'axolotl est surtout étudié pour sa capacité à régénérer ses organes endommagés ou détruits. Il peut par exemple, reconstituer un œil ou une partie de son cerveau endommagé.

L'axolotl est un carnivore, il se nourrit  de vers, d'insectes et de poissons. Pour se nourrir, il localise sa proie à l'aide de son odorat. Il ingère la nourriture dans son estomac en créant une dépression, utilisant la force du vide ainsi créée. D’ailleurs, il a tendance à happer tout ce qu'il trouve et qui est plus petit que lui, même ses congénères, c'est pourquoi il est préférable de ne pas faire cohabiter un axolotl avec d'autres animaux.

"qui aurait cru que les requins et l'axolotl avaient ça en commun ?"

C'est fini pour aujourd'hui, j'ai été vague et incomplet comme à mon habitude, donc si vous voulez parfaire votre connaissance en axolotl , vous allez devoir chercher les informations par vous même (chose que vous faites à chacun de mes articles, j'en suis sûr!)
sources, références et inspiration:

mardi 6 novembre 2012

Lilith

Lilith est un personnage de la bible. Elle est selon la tradition de la Kabbale juive, la première femme d'Adam.
Elle est, comme lui, faite le sixième jour à partir de terre et de poussière. Étant faite de la même matière qu’Adam, elle revendique l’égalité, et refuse donc la soumission sexuelle  qu’Adam lui impose et décide de s'enfuir de l’Éden.



"Je sais que tu nous as fait à ton image,
 et que nous sommes égaux elle et moi,
mais... Si la prochaine tu pouvais la faire  un petit-peu moins égale que moi, 
ça serait mieux !"


Elle est alors rattrapée par des anges (Senoy, Sansenoy et Semangelof), qui tentent de la convaincre de revenir auprès d’Adam. Lilith refuse et menace de tuer tout enfant d’Adam qui naîtra. Les anges lui demandent de ne rien en faire, et lui promettent de la laisser partir si elle obéit. Lilith accepte, à condition que les enfants portent une amulette contenant le nom des trois anges jusqu'à leur baptême.


"Je suis rassuré de savoir que Athos Porthos et Aramis 
veillent sur notre enfant !"
"Tu es sûr que tu es vraiment juif toi ?!"


Lilith descend ensuite en enfer où elle devient la femme de Samaël, l'ange de la mort ou le venin de Dieu (un type charmant !). C'est elle qui aurait plus tard, poussé Samaël à prendre l'apparence d'un serpent pour tenter Ève avec le fruit de l'arbre de la connaissance. Vous connaissez la suite, Ève refile le fruit à Adam qui le mange, Dieu est furax, Adam flip, il accuse  Ève de l'avoir tenté, et non content de ne pas assumer son geste, il reproche à Dieu de lui avoir filé une vile tentatrice en guise de femme. Dieu pète un plomb, il les vire tous les deux du jardin, l'humanité est définitivement bannie de l’Éden et vouée à une vie de misère et de souffrance.  Pendant ce temps, Lilith et Samaël retournent en enfer où ils copulent avec tout un tas de succubes et d'incubes ! Bref une fin comme on les aime tous !


"Qu'est ce qu'on fait maintenant qu'on a réussi à  faire virer Adam et Ève de l'Eden
et qu'on leur a infligé une vie de tristesse et de souffrance ?"

"Et si on tourmentait, torturait et corrompait leurs descendants ? " 



Si à la base, Lilith était une divinité malveillante sumérienne (ki-sikil lil-là: la jeune femme aérienne) et plus tard babylonienne (lilithou: la femme du vent), un esprit réputé pour séduire les hommes et mettre en danger les femmes en couches. Elle fut réutilisée très tôt par les rabbins, notamment dans l'alphabet de Ben Sira, pour pallier à un problème de temporalité: 

Gen. I, 27 : « Dieu créa l’Homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu, il les créa mâle et femelle »
 Or, plus tard  dans la Genèse il est dit que la femme fut créée à partir du coté d'Adam.

  Les Rabbins troublés; bricolèrent vite une histoire pour expliquer qui était cette femme qui fut créée en même temps qu’Adam. Et ainsi, une vielle divinité babylonienne est remise au goût du jour et devient la toute première femme créée par Dieu. Une femme insoumise, en conflit avec Adam, elle est mise en parallèle avec Ève, plus douce et docile. L'une n'obtiendra pas ce qu'elle désire (l'égalité) en tenant tête à Adam, alors que l'autre arrivera à ses fins (goûter le fruit interdit) car elle agit dans le sens d'Adam, et qu'elle sait user des ses charmes pour le convaincre.

J'imagine qu'il faille replacer cette histoire dans un contexte où l'homme voulait à tout prix affirmer son autorité sur la femme, mais tout de même, la morale de cette histoire me laissera toujours perplexe:

Femmes ! Si vous savez rester à votre place, le couple sera sauf, et si vous désirez quelques chose, usez de vos charmes et de votre ruse pour l'obtenir (comme vous savez si bien le faire, vous les femmes...). 


"Tu crois vraiment qu'on peut écrire ça ?"
"Écoute Moïshe ! Ma femme m'interdit d'uriner dans le lavabo !
Si ça continue comme ça, dans dix ans nous devrons tous pisser assis !" 

 
Comme toujours, si vous voulez plus d'informations sur lilith et son histoire.... cherchez par vous même !

Sources et références:
_Dictionnaire encyclopédique de la Kabbale de Georges Lahy
_Dictionnaire encyclopédique du judaïsme de Geoffrey Wigoder et Sylvie Anne Goldberg 
_Wikipédia

Wikipédia

mardi 24 avril 2012

Vlad III Basarab Dracula, dit Vlad Tepes ( L'empaleur)

Haaaaa Dracula, il fait partie de ces personnages dont on a du mal à séparer la vie historique, des fictions qui les entourent. Comme pour Willam Wallas dans Braveheart, ou Jésus dans la Bible.
Bref, la vie de Vlad III Basarab n'a que peu de rapport avec les romans et les films qui narrent l'histoire du comte Dracula, même si elle n'a vraiment rien à envier à ce dernier !

La merveilleuse histoire de Dracula commence en 1430 à Schässburg (aujourd'hui Sighisoara) une ville allemande au centre de la Roumanie, dans l'actuelle Transylvanie. Issue de la lignée des Basarab, son père, Vlad (aussi), est un voïévode, une sorte de gouverneur de valachie, et un vassal de Mathias Carvin empereur de Hongrie. Il se fait appeler Dracul (draco en latin: le dragon), sans doute parce qu'il appartient à l'ordre du dragon. Mais le nom dracul, (qui dérive du roumain drac = diable) était aussi un titre honorifique rependu dans ces régions. C'est comme ça que le petit Vlad arrive au monde avec comme surnom Dracula, littéralement: le fils du diable. Avec un sobriquet comme ça, le jeune Vlad commençait bien dans la vie !


Et le vôtre, il s'appelle comment ?
                                           
 Le... le fils du Diable... 
 Son père s'appelait "le diable".
On s'est dit que ça serait un bel hommage...
 J'espère que ça n'aura pas trop d’incidence sur son avenir !

Le contexte politique de l’époque est assez agité, Le trône de Hongrie est disputé par plusieurs prétendants, la Valachie est constamment menacée par les envahisseurs ottomans,  les voïodes de valachie se succèdent, et aucun n'arrive à conserver le pouvoir.
C'est pourquoi Vlad Dracul doit laisser sa place sur le trône et fuir la Valachie. Dracula est envoyé comme otage au sultan Mourad II à Andrinople. Cette période le marquera profondément, autant par la cruauté dont pouvait faire preuve le sultan, mais aussi par la fidélité et le respect que ses sujets lui portaient.


Son séjour à Andrinople avec le sultan restera gravé à jamais dans la mémoire du jeune Vlad !

Après son retour, Dracula prend le trône de valachie, en 1448 à l’âge de 18 ans.
Soucieux de protéger sa région, il reconnait sa vassalité auprès de Mathias Carvin, afin que ce dernier l'aide à repousser les invasions incessantes de Mehmed II et de son armée.
C'est en 1476 que Dracula trouve la mort, attaqué par Basarab III (un prétendant au trône de valachie, allié de Mehmed II) et 4000 hommes.
Sa tête sera empalée et envoyée au sultan comme preuve de sa mort.

Voilà pour la petite histoire de Vlad Basarab,  mais comment ce personnage fort sympathique a-t-il pu devenir le monstre légendaire, empaleur de femmes et d'enfants, qu'est Dracula ?
Et bien sans doute à sa façon de gérer les affaires politiques et diplomatiques de son pays. En effet, son surnom: Tepes (de teapa, le pal en Roumain) lui aurait été attribué à cause de son mode de torture favori: Le Pal ! 
 Mais pas n'importe quel pal ! Car on a imputé à Dracula l'innovation consistant à tailler le bout du pal en rond et à l'enduire de graisse, pour tuer bien plus lentement ses ennemis... Quel génie me direz vous !



 "Chéri on va passer à table !!!"
 "UNE MINUTE, JE TRAVAILLE, LÀ !"

 Mais cette réputation d'empaleur, vient aussi (et surtout) de la campagne de diffamation à son encontre, commandée par Mathias Carvin. Les documents historiques font témoignage d'un homme intransigeant et parfois violent, mais bon nombre d'atrocités imputés à Dracula, se sont révélées fausses, ou exagérées.
Parmi celles que je préfère, il y a celle ci :

Un émissaire du roi Mathias était venu au château de Dracula pour traiter d'affaires diplomatiques. Celui-ci l'invita à manger à sa table, au milieu de cadavres mutilés ou empalés. Un pal tout doré était disposé au centre de la table.
Dracula demanda à l'émissaire si le pal l'intriguait. Ce dernier lui répondit qu'il soupçonnait que le pal lui était destiné, et que si c'était le cas, alors c'est qu''il avait du mal agir. Par conséquent, il méritait cette sentence !
Dracula lui répondit qu'un homme connaissant bien sa place et sachant si bien parler à un prince, méritait son respect. Il laissa l'émissaire repartir,  non sans lui donner de nombreux présents.

Ainsi était le savoir vivre et la bien séance de Dracula !



J'aime bien "l'atmosphère" 
que vous avez réussi à donner à votre intérieur !

Mais d'où vient alors cette image, d'un comte transylvanien , assoiffé de sang, dormant le jour et séduisant les jeunes demoiselles la nuit ? De Brahm Stoker bien sur !aa
C'est ce petit mathématicien, comptable, qui à la suite d'un mauvais rêve, se mit à obséder sur les vampires et créatures mythiques en tout genre. Après quelques recherches, il se décida à écrire un roman, narrant les mésaventures du comte Wampyr et du professeur Van Hellsing.
C'est Arminius Vamberg (un orientaliste Hongrois) qui le mis sur la piste du voïévode Dracula. Et ainsi, le nom de Wampyr disparu du roman pour laisser la place à celui de Dracula  (ce qui est quand même de meilleur goût !).

Au concours des Dracula ratés:


"C'est au tour de Monsieur Wampyr ! 
Monsieur Wampyr ?"

Pour les petits curieux qui n'ont pas eu une indigestion à la suite de mon pavé, je leur conseille pour approfondir l'histoire de Vlad III excellent "Dracula" de Matei Cazacu, un livre exhaustif sur toute l'histoire du comte, sa vie de voïévode, son contexte géopolitique, la propagande pamphlétaire à son encontre, ainsi que les légendes, le roman de Brahm Stoker et toutes les adaptations cinématographiques !

Sources et références: 

"Dracula" de Matei Cazacu
Wikipédia

mercredi 7 mars 2012

Le kilt

Le kilt est une étoffe de tissu de 8 mètres de long et de 1,5 mètre de large, fait de laine, et plissé sur les côtés et à l'arrière. Il est porté avec une large ceinture de cuire ornée d'entrelacs du clan du porteur, et avec un "sporran", une petite sacoche de cuire et de fourrure, accrochée à la ceinture sur le devant du kilt (il sert à palier l’absence de poche).
Le motif du kilt est appelé tartan, le tartan appartient généralement au clan du porteur, il est donc conseillé de se renseigner si un tartan est disponible ou libre d'usage avant d'en porter un.


La panoplie du parfait petit écossais !


L"histoire du kilt est un peut compliquée. Le kilt étant l'habit traditionnel écossais, son origine et sa légitimité historique sont des sujets sensibles.
Ce dont on peut être à peu près sûr, c'est l'époque où apparaissent les premiers tartans.
En effet, le plus ancien tartan découvert date du 3ème siècle après JC. Il s'agit du tartan de Falkirke découvert en 1934. Quant à savoir à quel habit il appartenait... Cape, tunique, plaid... rien ne peut être affirmé.


"Chérie ! Cette serpillière sent de plus en plus mauvais !"
"Enterre la dans le jardin !
qu'on s'en débarrasse une bonne foi pour toute !"


Pour ce qui est de la tenue traditionnelle des écossais, les sources sont moins précises. Jonathan Faiers, dans son livre "Tartan", avance que la tenue d'un highlander traditionnel avant le 17eme siècle, était une simple tunique appelée Léine , et une cape semi circulaire appelée Brat.
Pour Faiers, c'est seulement au 17eme siècle, que le feileadh mor (ancêtre du kilt) remplaça le léine dans la tenue traditionnelle.


William Wallace aurait très bien pu ressembler à ça !


Le feileadh mor était à l'origine, un simple plaid de 7 mètres de long que l'on enroulait autour de soi.
Il s'agissait d'une tenue honorifique portée par beaucoup de clans gaéliques, pas seulement les écossais. Certains disent même qu'il serait originaire d'Irlande. Quant à son apparition, les dates sont diverses et variées, alors que Faiers le situe début 17ème siècle, d'autres voient son apparition au milieu, voire même début du Moyen Age.
Pour le vêtir, il fallait: le poser au sol, s'allonger dessus, le ceinturer à la taille, se relever et l’enrouler autour de soi, et enfin, le fixer à l'aide d'une broche du côté de son épaule gauche.
Autant dire que vêtir été déjà une épreuve en soi.


"Tu pourras porter une jupe quand tu sera un homme mon fils !"


Pour ce qui est du passage entre le feileadh mor et le kilt, l'histoire se complique un peu. Les dates ne sont pas précises et aucune n'est, historiquement, admise. On situe cette évolution vestimentaire entre le XVI siècle et le milieu du XVIII siècle.
Le plus incertain est la raison de cette évolution, aucune source ne donne la même, et elles sont toutes plus romantisées les unes que les autres. J'en ai noté trois assez marrantes, que je vais vous faire partager:

_L'évolution aurai été faite sur l'ordre d'un directeur Anglais d'une fonderie en écosse, qui considérait que ses employés avaient besoin d'une plus grande liberté de mouvement. Autant dire que cette version n'est vraiment pas partagée par l'ensemble des écossais...


"Directeur ! Mc Douglas a encore coincé son plaid dans la rotative !"
"Bon, ça suffit, à partir de maintenant la jupe sera la tenue réglementaire pour tout le monde !"


_Un highlander rentrait un jour chez lui, sous la pluie. Alors qu'il croisa un tailleur Anglais, ce dernier lui conseilla d'oter son plaid pour le faire sécher. Après plusieurs refus de l'highlander, le tailleur lui proposa  de couper sa partie supérieure de son plaid. Satisfait du résultat, le highlander répendit la mode et ainsi le tradition du kilt était née.


_Un tailleur irlandais du 18ème siècle aurait eu besoin d'écouler des chutes de tissus. Ne sachant pas comment s'y prendre, il décida de confectionner des jupes repliées en s'inspirant du feileadh mor.
Après un certain succès en Irlande, ce nouvel habit s'exporta en Ecosse où il deviendra le tenue traditionnelle que l'on connait.


"je me demande bien comment je vais pouvoir écouler tout ce tissu...
seuls des dégénérés pourraient porter ce motif !"



Voilà pour les différentes versions de l'apparition du kilt. Désolé de ne pas pouvoir être plus précis, le sujet étant assez sensible, une affirmation péremptoire de ma part me mettrait la mafia écossaise sur le dos !


sources et références:
wikipédia
"Tartan" de Jonathan Faiers
Guide irlande.com
Breizlanders
Médiéval et Moyen-Age

vendredi 24 février 2012

Machines de guerre Médiévales

On doit beaucoup de choses au Moyen Age. Que ce soit les cathédrales, la notation musicale ou le moulin hydraulique, la période médiévale a été plutôt riche en innovation. Mais là où l'avancée a sans doute été la plus significative c'est dans l'armement et les machines de guerre.

Les premières machines de guerre apparaissent durant l'antiquité. Par exemple, les catapultes étaient très utilisées par l'armée romaine, mais c'est sans doute au sein de l'armée d'Attila qu'elles font leur apparition.


Bon les Huns n'étaient peut être pas si bête, 
mais ils n'en restaient pas moins cruels ! 

Lors des guerres des Gaules, Jules César est contraint de laisser de côté ses catapultes et la plupart de ses machines. Le climat du nord de l'Europe (humidité et basses températures) fait que les tendons et les cuirs qui actionnent les machines , se détendent et les rendent inutilisables.
Il faudra attendre les croisades, pour que l'Europe redécouvre ces machines de guerre, et les adapte au climat européen.
Haaaa les croisades, que serait devenu l'Europe sans tout ces savoirs empruntés et ces richesses volées ?


"Bon, vous nous donnez vos mathématiques, vos machines de guerre, 
vos lieux saints, vos richesses matérielles et la philosophie grecque.
Et nous en échange ont vous donnes la bonne parole, le salut éternel et le typhus !
Marché conclu ?" 

Ce qui explique aussi ce développement des machines de guerre au milieu du Moyen Age, c'est le passage de fortifications et des châteaux en bois, à des fortifications et des châteaux en pierre. D'où la nécessité de perfectionner les machines de jets et de sièges.
On distingue plusieurs types de machines:

_les machines à balancier ou contre poids (comme le trébuchet)
_les machines à traction humaine (comme la bricole)
_les machines de siège (comme le bélier)
_les machines à ressort (comme l'arbalète à tours)

Les machines les plus anciennes sont les machines à traction humaine, comme la bricole ou le mangonneau.
La bricole lançait de petits projectiles en haut des remparts fortifiés, vers les assaillants qui venaient en contre bas. Elle avais une portée assez faible (quelques dizaines de mètres), et il fallait entre 5 et 6 hommes (ou femmes, généralement) pour la faire fonctionner.
Une chronique d'époque cite le cas d'un homme fait prisonnier, et renvoyé dans son camp à l'aide d'une bricole.


"Il a commencé à me poser des questions, le types de projectiles, 
la distance de jet, si j'étais mariée...  Ça m'a saoulé"


En suite il y a les machines à balancier (ou contre poids), la plus célèbre machine de cette famille est sans doute le trébuchet, mais la plus perfectionnée et performante est de loin le couillard. Avec une très grande précision, capable d'envoyer des boulets de 35 à 80 kg, un rendement de 10 coups par heure (contre deux pour le trébuchet) et seulement 4 à 6 hommes pour le faire fonctionner (contre une soixantaine pour le trébuchet).




La finesse et l'humour français dans un seul mot...


Le couillard est constitué d'une longue perche placée sur un axe. A l'une des extrémités se trouve deux huches (ou bourses) servant de contre poids. Les projectiles sont placés dans un réceptacle (appelé fronde) à l'autre extrémité.
Pour l'actionner, on abaisse l'extrémité où se trouve le réceptacle au moyen de cordes, la perche est maintenue en place à l'aide d'un crochet et d'un loquet, on place le projectile dans la fronde, le loquet est ouvert à l'aide d'une corde et le projectile est envoyé.


Un schéma d'une utilité relative !


Enfin il y a les machines de sièges (beffroi et bélier) et les machines à ressort (arbalète à tours).



L'arbalète à tour était réputée très puissante et très précise, jusqu'à 300m.
Une chronique rapporte le cas d'un trait ayant transpercé 3 hommes et un cheval avant de se ficher dans un porte.


Les chroniqueurs du Moyen Age avaient
quand même tendance à exagérer les faits !


Et voilà, c'est fini pour les machines de guerre. Et si vous estimez n'avoir rien appris avec cet article, vous avez qu'à faire vos recherches vous mêmes, bande de fainéants ! 

Sources:
machines de guerre au moyen Age. De Renaud Beffeyte
wikipédia
wikipédia
la visite guidée du château de Tiffauges

lundi 13 février 2012

Des pirates et des corsaires !

Pour cet article, je vais surtout traiter des corsaires, la différence entre pirates et corsaires et plus généralement de la guerre de course.

Donc les fans inconditionnels des pirates peuvent retourner à leurs occupations, cet article ne les intéressera pas !


Tout ceux qui ont vu "Pirates des Caraïbes 4" savent que 
la vie d'un Fan de pirates est pleine de déceptions !

L'histoire des corsaires commence au Moyen Age dans les îles de la Manche (c'est moins exotique que les Caraïbes mais c'est sympa quand même). Ce sont des marins civils, comme Eustache Le Moine (l'un des premiers corsaires de l'histoire), qui commencent à piller des navires marchands dans les eaux qui séparent la France de l'Angleterre.

Ce qui différencie un corsaire d'un pirate, c'est une autorisation écrite d'un souverain, permettant aux marins d'aborder et de piller les navires des nations ennemies (si le navire pillé était d'une nation alliée ou neutre, alors il s'agissait d'un acte de piraterie). Cette autorisation sera appelée plus tard "lettre de marque".

Vous obtenez "une lettre de marque"
Vous pouvez voler, piller, tuer, tout ça au nom de votre roi !

Le statut de corsaire demande tout de même quelques règles à respecter pour ne pas être traité en pirate par les nations ennemies (ou votre propre souverain):
_ Être en possession d'une lettre de marque.
_ Respecter la vie des prisonniers.
_ Les effets personnels des marins capturés ne font pas partie du butin.
_ Le butin est partagé entre membres de l'équipage (selon la hiérarchie) et l'état souverain.
_ L'obligation d'arborer le vrai pavillon du navire à partir d'une certaine distance du navire ennemie (Une règle qui concerne une ruse de pirate, qui consistait à prendre le même pavillon ou un pavillon allié du navire attaqué, pour pouvoir l'approcher le plus près possible sans l'alerter).


"Capitaine! Le navire ennemi vient d'arborer son pavillon 
à seulement 6 toises de nous!"

"6 toises ? Raaaaa les tricheurs!!!"

Mais il y a un gros avantage à être corsaire, c'est d’être traité en prisonnier de guerre en cas de capture, et non pas en pirate, ce qui évite d’être automatiquement pendu !

Je vais maintenant vous dévoiler les secrets des guerres de course: les types de bateaux utilisés, les techniques d'abordage, et le déroulement des batailles.
Il faut oublier l'image que l'on peut avoir sur les pirates et les corsaires, sur de grands navires, voguant vers l'aventure et l'inconnu.
En général ils se déplaçaient sur de petits bateaux, rapides et facilement maniables comme les Cotres ou les Flûtes.

C'est sûr que c'est moins classe que le Black Pearl !

Les combats aussi, étaient un peu différents de ce que l'on a pu imaginer. La vie en mer étant déjà suffisamment difficile comme ça, les combats étaient généralement assez rapides et peu meurtriers, le but étant de mettre la main sur la cargaison, pas de décimer l'équipage adverse. L'image de deux navires, flan à flan, tirant des boulets jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'équipage ni de navire,  tient plus du cinéma et de la littérature que du fait historique.
D'un point de vue stratégique c'est même assez aberrant, pourquoi un navire exposerait son flan aux canons ennemis, juste pour avoir lui aussi ses canons sur le flan adverse ? Une sorte de double suicide naval !



"Le premier qui tire un boulet dans le canon de l'autre, a gagné !"


En générale, le navire corsaire se met perpendiculaire au navire ennemie pour avoir son beaupré (mat avant) sur le pont adverse. L'engagement pouvait se faire aussi de bout en bout (proue contre poupe).
Ces manœuvres étaient délicates c'est pourquoi il valait mieux avoir un petit bateau rapide.

Deux techniques d'abordage.


Si un jour vous décidez de devenir pirate ou corsaire et d'embarquer sur un trois mâts pour des terres lointaines, sachez que la première cause de mortalité chez les marins (devant la noyade, ou les attaques de kraken), c'est la malnutrition et les épidémies, donc un petit conseil si vous attrapez le scorbut, il y a deux choses que l'on trouve sur un navire qui contient de la vitamine C: les rats et la choucroute, le plus dur étant de faire un choix entre manger l'un ou l'autre.

Certains ont préféré mourir du scorbut !


C'est à peu près tout ce que j'ai à dire sur les corsaires et les pirates, je pense que vous n'en savez pas plus qu'avant, mais peu importe on a bien ri non ?


Sources:
"Corsaire de la république" de Louis Garneray
"Histoires des corsaires" de Jean Merrien

Références graphiques: 
Pirates des Caraïbes 1
Pirates des Caraïbes 2
Pirates des Caraïbes 3
Pirates des Caraïbes 4
Pirates des Caraïbes l'attraction de Disneyland